La troisième
génération d’Opel Corsa reste fidèle au concept de la
berline compacte bicorps à 2 ou 4 portes avec hayon. Et comme
il existe désormais dans la gamme Opel un modèle plus petit
nommé Agila (le minispace), la nouvelle Corsa n’a plus à
jouer les tickets d’entrée et peut ainsi aspirer à se
bonifier en termes de standing. Par rapport à l’ancien modèle,
la montée en gamme est d’ailleurs très nette. Surtout à
bord où la qualité perçue fait de notables progrès. En témoignent
le volant à jante épaisse et la "grosse" console
centrale, cette dernière prenant même des airs très haut de
gamme lorsqu’elle est équipée, en option, de la console
audio comprenant la radio, le chargeur 4 CD, le téléphone GSM
et le système de navigation. En témoignent aussi les tissus de
belle facture, les commandes douces, les matériaux plutôt agréables
à l’œil et l’absence de tout couinement de mobilier. En
fait, l’habitacle de la nouvelle Corsa a presque tout d’une
grande. Surtout que ses dimensions utiles progressent légèrement,
surtout aux jambes et en largeur aux épaules. Hélas, le
coffre, lui, présente un volume identique à celui de
l’ancien modèle (260 dm3 seulement au minimum) et sa
modularité n’évolue pas: les dossiers se rabattent toujours
en deux éléments asymétriques, mais l’assise de la
banquette reste d’un seul tenant. Notons toutefois la présence
d’ancrages Isofix pour sièges bébé. Plus mûre, la Corsa
l’est également parce qu’elle se comporte à présent bien
plus dignement sur la route que sa devancière. Plus rigide,
mieux suspendue, dotée d’un train avant plus précis et
d’une direction à assistance électrique offrant une
sensation naturelle dans les mains, la Corsa est à la hauteur
en tenue de route. Côté comportement, elle aurait pu faire
encore davantage d’efforts, car elle reste sans doute plus
sous-vireuse, moins tranchante et moins bien maintenue qu’une
Peugeot 206 et moins stable qu’une Renault Clio. Mais
l’efficacité est bien réelle avec, d’ailleurs, un feeling
au volant assez semblable à celui qu’offre sa grande sœur
Astra. Bien inspirée, la Corsa l’est également côté Diesel
puisque ses nouveaux 1.7 Di (65 ch) et 1.7 DTi (75 ch) à
culasse 16 soupapes et à injection directe pilotée (des
moteurs développés par Isuzu) ne font vraiment pas regretter
les vieux 1.7D (60 ch) et 1.5 TD (67 ch). Equipé d’un
radiateur de surcharge et travaillant avec une pression de
suralimentation supérieure, le 1.7 DTi se montre logiquement
plus convaincant que le petit 1.7 Di d’entrée de gamme. Il
est vrai qu’avec 165 Nm disponibles dès 1800 tr/min, il a de
la ressource... Mais, hélas, il se montre lui aussi assez
bruyant (surtout à froid et au ralenti) et il avoue une plage
d’utilisation réduite. Il prend ses tours en ponctuant le
passage des 2000 tr/min d’une pulsion presque brutale pour
ensuite s’apaiser passé les 3000 tr/min. Un peu frustrant à
l’usage, même si, face au chronomètre, la Corsa 1.7 DTi est
loin d’être ridicule, réalisant un honnête 171 km/h en
vitesse de pointe et abattant le kilomètre départ arrêté en
34,4 s, soit l’excellent chrono des VW Polo 1.4 TDi (3
cylindres 75 ch) et Golf TDI 90 ch. Ces belles performances se
doublent de consommations très basses: moins de 6 litres/100,
avec des extrêmes... qui n’en sont pas (de 5,4 l à 6,8 l).
Cet appétit d’oiseau conjugué au réservoir de 44 litres
autorise alors une autonomie moyenne appréciable, supérieure
à 700 km.
La Corsa est à présent dans le coup. Et elle peut compter sur
un 1.7 DTi, certes pas exempt de reproches, mais qui lui assure
d’honnêtes aptitudes routières.
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