La
présentation internationale de la nouvelle Corsa s’étant déroulée dans
notre pays (un événement qui, on l’espère, portera davantage chance à la
petite Opel qu’à la Classe A), il était diablement tentant de lui opposer la
reine de la catégorie : dame Polo, récemment restylée. Notre choix s’est
logiquement porté sur les versions turbo diesel injection directe des deux
petites polyvalentes les plus vendues du marché belge.
Vie à bord
Nous ne nous prononcerons pas quant au look des deux voitures (des cinq portes
dans le cas qui nous occupe). L’une est forcément plus moderne que l’autre
mais il ne nous appartient pas de dire laquelle nous trouvons la plus belle ou
la plus élégante. En revanche, remarquons qu’en prenant de l’embonpoint,
la Corsa se retrouve un peu plus grande que la Polo : 7 centimètres en
longueur, 1 en largeur et 2 en hauteur. Pas de quoi les classer dans deux catégories
différentes : simplement de quoi permettre à l’Agila de prendre un peu
d’air en bas de la gamme Opel ! Cette différence de mensurations se retrouve,
en bien plus marquée, à l’intérieur. Ainsi, si la Polo ne peut être considérée
que comme une 2+2+1 places (dans le cas de grands adultes en tout cas), la
nouvelle Corsa est assurément une 4+1 places (avec une vraie ceinture au
centre). Dans cette dernière, il est en effet possible d’installer quatre
basketteurs d’un mètre nonante sans qu’ils se trouvent avec les genoux dans
le volant ou dans les sièges avant. Dans la Polo, ça rentre mais, c’est tout
juste (l’accès aux places arrière est d’ailleurs difficile en raison de
l’étroitesse des portes). La garde au toit aussi est meilleure dans la Corsa
mais n’est pas catastrophique dans la Polo. Côté coffres, même chose :
celui de la Corsa propose 15 litres de plus que celui de la Polo (voire 85 avec
la banquette rabattue), un seuil de chargement plus bas et… une roue de
secours normale (mais difficile d’accès), contre une galette pour la Polo.
Celle-ci prend néanmoins sa revanche aux places avant, avec des matériaux de
meilleure qualité pour sa planche de bord et ses contre-portes, une position de
conduite plus agréable et une insonorisation un peu meilleure (voir chapitre
suivant). Point de vue espaces de rangement en revanche, la Corsa fait une
nouvelle fois preuve de son modernisme en battant la Polo (d’une courte tête
seulement, soyons justes). Nous accorderons donc la victoire à la Corsa à
l’issue de ce chapitre. Le contraire eut été étonnant vu la conception plus
ancienne de la Polo mais celle-ci s’en sort toutefois avec les honneurs, malgré
une ambiance générale plus jeune et sympathique dans la Corsa.
Sur la route
Parlons d’abord châssis, puisque ces réflexions devraient être valables
pour les gammes Polo et Corsa complètes et pas uniquement pour les versions
turbo diesel. Le problème est qu’il est très difficile de les départager
sur le plan de la tenue de route. Certes, la Corsa est un peu plus rigoureuse
mais au prix d’une suspension un peu plus dure (préservant néanmoins un
confort tout à fait comparable à celui de la Polo). Direction précise et
train avant très directionnel caractérisent la nouvelle petite Opel, là ou la
Polo donne plutôt dans la souplesse, prévenant davantage le conducteur de son
éventuel optimisme. En clair, la Corsa est un peu plus efficace que la Polo
mais n’est pas plus sécurisante pour autant, la Volkswagen ayant un
comportement très prévenant et finalement pas désagréable non plus en
conduite sportive.
Elément important pour juger du comportement d’une voiture : la position de
conduite. Nos deux voitures étaient dotées du siège conducteur réglable en
hauteur optionnel, ce qui aide bien sûr beaucoup à trouver une position
correcte sur les deux rivales. Elles bénéficient toutes deux en série de la
colonne de direction ajustable en hauteur… mais pas en profondeur. Dommage de
la part d’Opel, à l’heure où toutes les nouvelles voitures sortant sur le
marché offrent cet énorme avantage. Cela dit, on ne jettera pas la pierre à
la Corsa puisque la Polo en est dépourvue aussi. Seul "hic" : la présence,
dans la Corsa, d’une console centrale très envahissante (pouvant notamment
accueillir un système de navigation), dans lequel le genou des grands
conducteurs vient butter en permanence. Curieusement, nous n’avons toutefois
pas rencontré ce problème sur les versions trois portes de la Corsa. Mystère…
Côté freinage, nous ne nous prononcerons pas : l’ABS, de série, fonctionne
correctement sur nos deux opposantes et les décélérations sont plus que
convaincantes.
Il va donc bien falloir se baser sur le moteur pour départager nos deux
rivales. Et là, il n’y a pas photo ! La Polo, avec son petit 3 cylindres 1.4
litre de 75 chevaux et, surtout, 195Nm de couple, surclasse la Corsa et son 4
cylindres 1.7 litre développant la même puissance mais un couple de seulement
165Nm. OK, celui-ci est dispensé dès 1.800 tr/min contre 2.200 tours pour les
195Nm de la Polo mais cette dernière possède une courbe très plate lui
permettant de reprendre avec énergie dès 1.500 tr/min, ce qui n’est pas le
cas de la Corsa, qui doit impérativement être à 1.800 tr/min pour se réveiller,
ce qui oblige à jouer plus souvent avec le levier de vitesse (les boîtes des
deux rivales étant aussi agréables l’une que l’autre). Petit avantage
toutefois à la Corsa à hauts régimes : elle grimpe plus facilement à 4.500
tr/min, quand la Polo se limite à 4.000-4.200 tours. En revanche, la Corsa se révèle
plus bruyante en accélérations. A vitesse stabilisée sur autoroute, les deux
se valent mais quand il s’agit de faire parler les chevaux, l’Opel crie
effectivement plus que la VW.
Victoire donc ici de la Polo, grâce à son incroyable petit moteur.
Budget
Puisque nous parlons moteurs, restons-y. Point de vue “pognon”, celui de la
Polo se révèle plus intéressant également. D’abord parce qu’il ne
s’agit que d’un 8 chevaux fiscaux contre 9 à la Corsa (ce qui vaut une économie
de 2.500F de TMC puis d’environ 1.300F par an de taxe de circulation), ensuite
parce qu’il consomme moins : 4,4l/100km en moyenne normalisée contre 4,7 à
celui de la Corsa. Ce n’est pas grand-chose mais ça fait toujours un petit 7%
d’économisé (un bon 2.500 francs si vous effectuez une vingtaine de milliers
de kilomètres par an). En imaginant que vous gardiez votre voiture 5 ans, le
petit moteur de la Polo peut donc vous faire économiser une bonne vingtaine de
milliers de francs par rapport à celui de la Corsa. Ça tombe bien, puisque la
différence de prix entre nos deux rivales est de 20.367 francs : 515.000F TVAC
pour la Corsa et 535.367 pour la Polo. Oui mais… La Corsa possède les airbags
latéraux en série, tandis que VW demande 17.061 francs pour les installer sur
la Polo. Pour le reste, l’équipement de série est vraiment le même : ABS,
airbags avant, etc.
On retrouve donc en option des éléments importants comme le verrouillage
central, les vitres électriques, la banquette arrière divisée, ou encore les
appuie-tête arrière. Avec obligation de tout prendre d’un coup chez VW, pour
34.606F (avec le siège conducteur réglable en hauteur et autres babioles).
Chez Opel, vous avez davantage le choix des armes (sièges réglable en hauteur
à 3.500F, verrouillage central + vitres électriques à 17.000F – 21.000 avec
les rétros électriques et la banquette arrière divisée -, appuie-tête arrière
à 5.500F, etc). Et la possibilité d’opter pour un prix net inférieur de
25.000 francs, ce qui met la Corsa 1.7 DTI 5 portes à 490.000F TVAC. Une très
bonne affaire, vraiment. La Corsa l’emporte donc.
Les plus |
Les moins |
Opel
Corsa 1.7 DTI 5 Portes • Habitabilité • Prix/équipement • Espaces de rangement |
Opel
Corsa 1.7 DTI 5 Portes • Moteur manquant de souplesse en dessous de 1.800 tr/min • Moteur bruyant en accélération • Qualité des matériaux de l’habitacle un peu moins bonne |
VW
Polo TDI 5 Portes • Moteur pétillant et économique • Insonorisation • Qualité de fabrication |
VW
Polo TDI 5 Portes • Prix • Airbags latéraux en option • Habitabilité arrière • Roue de secours temporaire • Seuil de chargement |
Miission accomplie : la Corsa bat la Polo. Ce ne fut pas aussi facile que
dans les rêves des responsables d’Opel mais le fait est là. Cela dit, la
Polo a plus que de beaux restes ! Et un incroyable moteur TDI.